Secteur européen du bâtiment : bonnes perspectives conjoncturelles

Le contexte économique se révèle stable dans les 19 pays composant le réseau Euroconstruct, représenté par des instituts de recherches nationaux. En 2015, le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de 1,9% (cf. G 3). Pour la première fois depuis huit ans, l’ensemble des pays observent un accroissement de la performance économique. Pour la période 2016-2018, les instituts d’Euroconstruct prévoient une poursuite de cette évolution et un taux de croissance annuelle moyen de 1,9% en termes réels. Y contribue le redressement de la consommation privée ainsi que du marché de l’emploi. Concernant la consommation publique, il faut s’attendre à un développement modéré dans les années 2017 et 2018 et à des taux de variation de 0,8%. Le renchérissement demeurera faible. Les instituts d’Euroconstruct ont toutefois révisé à la hausse leurs prévisions d’inflation en raison de l’augmentation du prix du pétrole par rapport aux dernières prévisions de décembre 2015.

Le redressement du secteur européen du bâtiment s’est poursuivi en 2015 avec une progression de 1,4% des investissements de construction. Le secteur bénéficie de taux d’intérêt bas, d’une augmentation des revenus réels disponibles et d’une stabilisation de la construction de logements. Euroconstruct prévoit une augmentation de la production agrégée de 2,6% en 2016, de 2,7% en 2017 et de 2,4% en 2018.

L’évolution s’avère toutefois hétérogène dans les pays membres. Les pays d’Europe de l’Est et de Scandinavie en particulier, de même que l’Irlande, s’attendent à un développement dynamique durant la période de prévision. Durant les prochaines années, la plus forte contribution à la croissance viendra de France, qui envisage un essor du bâtiment après des années de récession.

Construction de logements neufs et travaux publics soutiennent la relance

Durant l’année en cours, la consommation de logements soutiendra le secteur européen du bâtiment avec une croissance prévue de 3,1% (cf. G 4). La construction de logements neufs connaîtra notamment une évolution positive. En 2016, 1,54 million de nouveaux logements devraient être réalisés, ce qui constitue une hausse de 9,1% par rapport au niveau le plus bas atteint en 2013. Cette évolution est en partie imputable à l’afflux de réfugiés, en particulier en Norvège et en Allemagne. Les activités de rénovation représentent environ 60% de la construction de logements ; leur développement est stable, quoique moins dynamique que les constructions neuves.

Le segment des autres constructions, qui varie fortement en fonction de la situation économique générale, devrait croître en moyenne de 2,3% par an durant la période 2016-2018. L’Irlande s’attend à une activité de construction exceptionnellement intense dans ce secteur, destinée à compenser le retard d’investissement des dernières années. En Hongrie, l’aide de l’UE soutient les investissements dans ce domaine de 2014 à 2020. La construction de bureaux et d’entrepôts en particulier contribuent à la relance, tandis que les bâtiments scolaires devraient connaître le plus faible développement.

Les mesures d’économie publiques résultant de la crise européenne de l’endettement ont longtemps fait obstacle aux travaux publics. En 2014, ce secteur a pu enregistrer une croissance de 0,8% et il connaît depuis 2015 une phase d’expansion (2,9%). En 2016, la croissance devrait ralentir, mais Euroconstruct prévoit une relance conjoncturelle en 2017 (3%) et en 2018 (3,8%). Cette évolution est générale en Europe, exception faite de la Finlande, du Portugal et de l’Espagne. En dépit des restrictions financières des pouvoirs publics, les besoins en investissements liés à l’afflux de réfugiés (en Allemagne, par exemple), à l’état actuel insuffisant de l’infrastructure ainsi qu’aux perspectives de croissance économique positive assurent une évolution dynamique. La Norvège et la Suisse occupent les premières places en matière d’investissement en travaux publics par habitant.