Commerce extérieur de la Suisse : le creux de la crise financière presque surmonté après 10 ans

Grâce à la vigueur de la conjoncture mondiale, la croissance des exportations a bénéficié d’une large assise. Le léger fléchissement monétaire a permis d’obtenir à nouveau des prix supérieurs, convertis en francs, ce qui a sans doute généré une certaine détente au niveau des marges des exportateurs. En valeur corrigée des variations de prix, les exportations de biens se sont accrues de 1,7% l’an dernier par rapport à l’année précédente. La forte demande à l’exportation a aussi stimulé les importations de marchandises. Malgré la hausse des prix à l’importation, les importations ont progressé l’an dernier de 6,9% en termes nominaux.

Analyse sectorielle : solidité de l’horlogerie

Sur le plan sectoriel, l’industrie chimique et pharmaceutique a fourni, une fois de plus, une très forte contribution à la croissance des exportations. À vrai dire, ce résultat découle avant tout d’un effet de base statistique de 2016. Cette année-là, les exportations de ce secteur progressèrent de plus de 10% ; en revanche, l’évolution a stagné en grande partie en 2017. D’autres secteurs se sont montrés beaucoup plus dynamiques. Après deux années difficiles, l’industrie horlogère a de nouveau connu une phase d’essor, ses exportations progressant de près de 3%. La demande a notamment augmenté dans des marchés importants que sont Hong-Kong et la Chine. De même, les instruments de précision, dont font partie les équipements médicaux ainsi que les appareils de mesure et de test, et dont les exportations atteignent déjà 80% des exportations horlogères, ont enregistré une forte demande étrangère ; leurs exportations ont progressé d’environ 4,5%. Enfin, la bonne conjoncture étrangère, notamment dans la zone euro, se répercute aussi sur le secteur MEM. Tandis que le second M de MEM, c’est-à-dire la métallurgie, a pu accroître ses exportations de 12% l’an dernier, les machines et les équipements électriques ont connu une augmentation hésitante de leurs exportations, surtout au second semestre.

Analyse géographique : importance croissante de la Chine

Le bon développement des exportations en 2017 s’explique d’abord par la croissance stable de la demande dans les pays industrialisés. Par ailleurs, les possibilités d’écoulement vers la plupart des pays émergents se sont améliorées. C’est ainsi, par exemple, que de grands pays émergents comme le Brésil et la Russie ont surmonté leurs récessions et que la demande en provenance d’Asie connaît de nouveau une évolution plus dynamique. Seule la demande provenant des pays exportateurs de pétrole est demeurée faible. La Chine devient un marché de plus en plus important pour l’industrie suisse. Avec un volume d’exportations de 11,4 milliards de francs, la Chine a dépassé le Royaume-Uni pour être désormais le cinquième partenaire commercial de la Suisse. Du côté des importations également, l’importance de la Chine s’est encore accrue l’an dernier.

Perspectives favorables

Le contexte international reste favorable pour l’industrie d’exportation en ce début d’année 2018. La forte dynamique du commerce extérieur enregistrée ces deux derniers trimestres semble se maintenir, comme le révèlent les chiffres de janvier de la statistique du commerce extérieur. Selon les dernières enquêtes conjoncturelles également, les entreprises industrielles domestiques prévoient encore de fortes impulsions de la part des exportations. L’industrie suisse d’exportation devrait ainsi s’être définitivement et fermement engagée sur la voie de la relance.