Fléchissement de la dynamique d’investissement cette année

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Les investissements globaux perdront de leur dynamique en Suisse cette année. C’est ce qui ressort des résultats de l’enquête semestrielle du KOF sur les investissements. Les entreprises participantes entendent continuer d’accroître leur activité d’investissement durant l’année en cours, mais dans une mesure moindre que les années précédentes.  

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L’économie suisse se trouve depuis un certain temps dans une phase d’activité d’investissement intense. Un cycle d’investissement certes, plat, en comparaison historique, mais prolongé débuta dans le courant de l’année 2013. Il persista jusqu’au premier semestre 2018 (cf. G 1). Durant le second semestre de 2018, la croissance ne cessa toutefois de diminuer. Selon les prévisions conjoncturelles du KOF, ce cycle d’investissement touchera à sa fin pendant l’année en cours. Le KOF prévoit une augmentation des investissements productifs de 2,3% concernant l’année 2018, pour laquelle aucun chiffre définitif n’est encore disponible. Pour 2019, le KOF prévoit un nouveau déclin de la dynamique ; globalement, il mise sur un accroissement de 1,7% des investissements productifs en termes réels. Les conclusions de la dernière enquête du KOF sur les investissements étayent cette prévision.

Investissements productifs (prévisions du KOF)

La vigueur du cycle d’investissement actuel est remarquable, d’autant qu’il se poursuivit en 2015, année durant laquelle les entreprises suisses durent faire face à l’abandon du taux de change plancher du franc suisse. Le fait que, cette année-là, les entreprises soient parvenues, malgré le rétrécissement des marges, à accroître les investissements productifs de 2,3% est imputable à deux raisons principales. D’abord, la part des biens d’investissement importés était relativement élevée, ce qui permit aux entreprises de réaliser des projets d’investissement à moindres frais en raison de biens étrangers devenus meilleur marché ; ensuite, l’appréciation du franc suisse eut pour effet que le prix de la main-d’œuvre augmenta par rapport au prix du capital. Les investissements de rationalisation destinée à réduire les coûts devinrent ainsi plus attrayants. Il en résulta une forte augmentation de la part relative des entreprises ayant effectué des investissements de rationalisation en 2015. Les investissements d’extension des capacités jouèrent en revanche un rôle relativement secondaire.

La dynamique globale des investissements productifs s’accéléra en 2016 et en 2017. Selon la dernière estimation de l’Office fédéral de la statistique, ils progressèrent de 3,4% en 2016. En 2017, la Suisse enregistra une nouvelle hausse des investissements dans une mesure similaire (3,3%). Le type d’investissement évolua durant ces deux années : d’après les réponses des participants à l’enquête du KOF sur les investissements, l’importance relative des investissements de rationalisation ne cessa de diminuer en 2016 et en 2017, tandis que la part des entreprises effectuant des investissements d’extension augmentait progressivement. Cette tendance se poursuivit en 2018 : l’activité d’investissement se concentra principalement sur les investissements d’extension. Les investissements de rationalisation ne jouèrent plus qu’un rôle secondaire. Selon les conclusions de la dernière enquête du KOF sur les investissements, cette tendance pourrait s’inverser durant l’année en cours, les investissements de rationalisation gagnant de nouveau en importance.

Les entreprises confirment les prévisions

Avec l’achèvement de l’enquête sur les investissements menée en automne 2018, les tendances relatives à l’évolution des investissements des entreprises en 2019 sont désormais disponibles. Les derniers résultats montrent que les prévisions des entreprises par rapport à la première enquête du printemps n’ont guère évolué. Comme au printemps 2018, les entreprises continuent d’escompter un ralentissement de la dynamique d’investissement en 2019. Ce fléchissement de la dynamique est envisagé aussi bien en ce qui concerne les investissements d’équipement que les investissements de construction. Les entreprises prévoient en outre que les dépenses en recherche et développement croîtront plus lentement que précédemment (cf. G 2). Si l’on ventile les résultats de l’enquête par taille d’entreprise, il apparaît que la dynamique d’investissement subira le plus net ralentissement dans les petites entreprises. Les grandes entreprises peuvent maintenir, voire légèrement augmenter leur vitesse d’expansion.

Tendances qualitatives

En ce qui concerne les tendances recensées pour l’année 2019, il s’agit des projets d’investissement des entreprises. D’une manière générale, leur réalisation n’est pas encore certaine. Afin de déterminer la précision du taux de variation résultant des projets, le KOF a interrogé les entreprises au sujet de la probabilité subjective de réalisation des investissements prévus. En automne 2018, 91,3% des entreprises considéraient leurs projets d’investissement de 2019 comme certains, voire tout à fait certains. En revanche, 8,7% des entreprises se montraient incertaines voire très incertaines à leur sujet. À l’heure actuelle, la certitude de réalisation se situe donc légèrement au-dessus du niveau des enquêtes d’automne passées (cf. G 3).

Certitude de réalisation

Le progrès technique stimule les investissements

Les résultats de l’enquête sur les investissements donnent également des indications sur les facteurs qui influencent les investissements (cf. G 4). En 2018, les investissements étaient avant tout stimulés par une évolution positive de la demande. Cette année encore, la demande demeurera une force motrice, même si elle a légèrement perdu de son importance. Selon les conclusions de l’enquête du KOF sur les investissements, l’évolution technique devrait être, en 2019, le premier motif d’investissement. En 2018 et en 2019, les entreprises auront en outre tiré profit de conditions financières favorables, qui se répercutent positivement sur l’activité d’investissement selon les participants à l’enquête. L’évaluation ventilée par taille d’entreprise montre que les petites et moyennes entreprises bénéficient le plus des conditions cadres financières.

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