L'absence de reprise en Europe assombrit les perspectives de l'économie suisse

La reprise conjoncturelle en Suisse et au niveau international est difficile. Le KOF prévoit pour 2024 une augmentation de 1,1% du PIB réel sans manifestations sportives. La faiblesse des investissements constitue un frein tandis que l'industrie pharmaceutique booste la situation. Le PIB sans évènements sportifs augmente en 2025 de 1,6% et en 2026 de 1,7%. La raison principale de ces perspectives assombries est la faiblesse conjoncturelle en Europe.

Das Brandenburger Tor in Berlin, der Arc de Triomphe in Paris und das Bundeshaus in Bern.
La porte de Brandebourg à Berlin, l'Arc de Triomphe à Paris et le Palais fédéral à Berne. La conjoncture européenne en berne, notamment en Allemagne et en France, pèse sur les perspectives suisses.

La reprise conjoncturelle en Suisse est plus difficile que prévu. L'absence d'impulsions en provenance de l'étranger est la cause principale expliquant le fait que l'économie suisse ne pourra pas exploiter pleinement son potentiel de production au cours de la période de prévision. La zone euro peine à se ressaisir, en particulier en Allemagne où une reprise économique ne se profile pas à l’horizon. Par ailleurs, la dynamique que connait les États-Unis diminuera prochainement. L’industrie d’exportation suisse en pâtit, en particulier l’industrie de la technologique, tandis que l'industrie pharmaceutique constitue l'une des rares exceptions positives. Les exportations suisses dans leur ensemble (biens et services) stagneront jusqu'au printemps et ne devraient reprendre qu'après le premier trimestre 2025.

La faiblesse des investissements en biens d'équipement est encore très marquée. Il faudra attendre la fin de l’année pour que ceux-ci reprennent de la vigueur. En Suisse, les seules lueurs d'espoir proviennent d’une évolution solide du marché du travail et de la baisse de l'inflation. La consommation privée continue de soutenir la conjoncture et les dépenses de consommation publique apportent également une contribution positive à la croissance cette année. Pour le reste de la période de prévision, les dépenses de consommation du secteur public restent stables.

Le PIB évoluera de manière peu dynamique dans les années à venir

Selon les prévisions du KOF, le PIB réel de la Suisse augmentera cette année de 1,1% en moyenne annuelle, si l'on exclut les grands événements sportifs comme le championnat d'Europe de football en Allemagne et les Jeux olympiques à Paris (1,5% y compris les événements sportifs). La hausse du PIB sera de 1,6% l’année prochaine – en prenant en compte les événements sportifs (1,2% y compris les événements sportifs). Dans ses prévisions actuelles, le KOF étend la période de prévision jusqu'en 2026. L’institut de recherche part du principe que le PIB augmentera de 1,7% (sans les événements sportifs ; 2,1% avec) en 2026, soit un taux similaire à celui de l'année précédente.

Des salaires réels plus élevés permettent des dépenses supplémentaires

La croissance de l'emploi se poursuivra de manière solide non seulement à court terme, mais aussi au cours des deux prochaines années. Le KOF prévoit une augmentation de l'emploi de 1% en 2025. Cette croissance est légèrement inférieure au taux moyen à moyen terme. Il faut s'attendre à une croissance de l'emploi presque aussi élevée, soit 1,1%, en 2026. Le taux de chômage aura tendance à augmenter légèrement au cours de la période de prévision, mais de manière continue. Avec des taux de 2,7% et 2,8% (selon le SECO) et de 4,6% et 4,7% (selon le BIT) en 2025 et 2026, le chômage n'augmentera toutefois pas plus que la moyenne.

Après deux années de recul, les salaires réels vont à nouveau augmenter cette année et les deux années à venir, ce qui permet de dégager des marges de manœuvre pour des dépenses supplémentaires. Ces évolutions, la solidité du marché du travail ainsi qu'une croissance démographique élevée font que la consommation privée reste un pilier important de la conjoncture suisse. Selon la forme que prendra le financement de la 13e rente AVS, celle-ci pourrait également donner un petit coup de pouce à la consommation privée vers la fin de la période de prévision.

L'inflation passe sous la barre des 1% et la BNS devrait encore baisser ses taux d'intérêt

La hausse des prix continuera de s'affaiblir au cours de la période de prévision, de sorte que l'inflation devrait s'élever à 1,2% cette année et à 0,7% les deux prochaines années. Alors que les prix des biens et de l'énergie ont baissé, la hausse des prix des services est supérieure à la moyenne. La Banque nationale suisse (BNS), sur fond d'évolution désinflationniste, continuera à abaisser ses taux directeurs. Le KOF s'attend à une baisse de 25 points de base en septembre et à une autre de la même ampleur en décembre, de sorte que le taux directeur tombera alors à 0,75%.

Risques considérables pour les prévisions en raison des conflits géopolitiques

Compte tenu des tensions géopolitiques étendues, les risques pour les prévisions sont actuellement considérables. La guerre en Ukraine, mais surtout le conflit au Proche-Orient, peuvent, en cas de nouvelle escalade, influencer fortement tant l'évolution économique que l'inflation. L'offre et les prix des matières premières énergétiques pourraient réagir fortement. Le taux de change du franc suisse devrait réagir à une nouvelle escalade en s'appréciant.

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Contact Conjonture Suisse

Dr. Alexander Rathke
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  • LEE G 303
  • +41 44 632 86 23

KOF Konjunkturforschungsstelle
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