Les dépenses de santé poursuivent leur hausse, mais au ralenti par rapport au PIB
- KOF Prévisions des dépenses de santé
- KOF Bulletin
Les dépenses de santé poursuivront leur hausse dans les années à venir. La forte croissance du PIB en valeur nominale à partir de 2018 ralentira l’augmentation relative des dépenses de santé par rapport au PIB. Le coût de la santé par habitant dépassera 10 000 Fr. par an, selon le calcul du KOF. Les dépenses continueront de se déplacer depuis les soins hospitaliers vers les soins ambulatoires.
Plusieurs facteurs déterminent l’évolution des dépenses de santé. Comme ce secteur est un secteur à forte intensité de main-d’œuvre, l’évolution des salaires nominaux se reflète souvent dans l’évolution des dépenses. La situation économique générale est un autre facteur déterminant : la demande en prestations médicales tend à augmenter en période de bonne conjoncture. De plus, la structure démographique et son évolution constituent également un facteur essentiel : en ce qui concerne les prévisions des dépenses de santé, les cohortes de population âgée jouent un rôle prépondérant car elles consomment davantage de prestations médicales et en particulier de soins que les jeunes cohortes (voir G 5). Par ailleurs, les mesures politiques sont également importantes dans le secteur de la santé pour ce qui est de l’évolution des dépenses.
Augmentation soutenue dans les années à venir
Cette année, en raison de la bonne évolution conjoncturelle, les salaires nominaux auront augmenté un peu plus qu’au cours des dernières années. De plus, il est probable que les cohortes de population âgée auront davantage augmenté que l’année précédente. La modification d’ordonnance relative au tarif médical TARMED, adoptée par le Conseil fédéral en octobre 2007, est censée générer des économies annuelles de 470 millions de francs. De même, la vérification réintroduite du prix des médicaments produira aussi un effet modérateur. Compte tenu de ces facteurs, une hausse des dépenses de santé de 3,8% est à prévoir cette année.
Cette croissance ne sera que légèrement plus élevée dans les deux années à venir (hausse de 3,9%). En 2019, la croissance des salaires et le nombre de personnes âgées progresseront un peu plus qu’en 2018. Les économies résultant des mesures privilégiant les soins ambulatoires plutôt qu’hospitaliers ainsi que de la vérification du prix des médicaments ne freineront que faiblement la hausse des dépenses de santé. En 2020, les salaires nominaux poursuivront leur hausse. En revanche, l’évolution démographique ne s’accéléra plus dans un premier temps.
Hausse ralentie par rapport au PIB
Comme les dépenses de santé sont mesurées en termes nominaux, il est également intéressant d’observer son évolution relative par rapport à la performance économique nominale. La croissance vigoureuse du produit intérieur brut en valeur nominale à compter de 2018 ralentira la hausse relative des dépenses de santé par rapport au PIB. Le ratio des dépenses de santé passera donc de 12,2% (2016) à 12,8% en 2020 (voir G 6).
Déplacement persistant de l’hospitalier vers l’ambulatoire
Les dépenses de santé peuvent être considérées de trois perspectives différentes : les prestations, les prestataires et le régime de financement. Chacune de ces catégories comprend plusieurs sous-catégories.
L’analyse des différentes catégories révèle que, parmi les prestations, le secteur des « services auxiliaires » devrait poursuivre sa forte hausse, mais à un rythme un peu moins soutenu que durant les dernières années. Nous estimons par ailleurs que les « soins curatifs ambulatoires » se développeront plus rapidement que les « soins curatifs hospitaliers ». Parmi les prestataires, les « autres prestataires de services ambulatoires » et les « prestataires de services auxiliaires » enregistrent des taux de croissance élevés. L’évolution est plus hétérogène au niveau des « régimes de financement », l’« assurance-maladie obligatoire » et les « versements directs des ménages » affichant les plus fortes hausses.
Bibliographie
KOF Prognose der Gesundheitsausgaben Herbst 2018, Marko Köthenbürger and Pauliina Sandqvist, KOF Studies, vol. 121, Zurich: KOF Swiss Economic Institute, ETH Zurich, 2018.
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