L’inflation s’accélère nettement dans le monde entier, mais reste modérée en Suisse
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Les prix ont récemment fortement augmenté dans la zone euro et surtout aux Etats-Unis. En Suisse aussi, la dynamique de l’inflation s’est accélérée. Le KOF s’attend toutefois à ce que la hausse des prix en Suisse s’affaiblisse à nouveau vers la fin de l’année.
Le renchérissement en Suisse, mesuré par l’indice des prix à la consommation (IPC), est passé à 2,4% en mars 2022, alors qu’il était encore de 1% en décembre (Graphique G 1). Les prix de l’énergie et des carburants notamment ont fortement augmenté. De plus, le coût des produits touchés par des goulots d’étranglement au niveau de la production et de la livraison, comme les automobiles et les meubles de maison, ont grimpé. Les prix des biens touristiques, comme le transport aérien et l’hébergement, ont également subi une hausse. En Suisse, la croissance de l’inflation a toutefois été nettement plus faible que dans d’autres zones monétaires (E.-U. 7,9% (février) et zone euro 7,5% (mars)). Le différentiel d’inflation traditionnel est donc particulièrement marqué en ce moment. Cela s’explique d’une part par la contribution plus faible des prix de l’énergie et des denrées alimentaires à l’inflation, celle-ci s’élevant à elle seule à près de quatre points de pourcentage dans la zone euro. D’autre part l’appréciation du franc suisse réduit le renchérissement des importations. Si l’on exclut les prix volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, l’inflation est restée à 1,6% (6,4% aux Etats-Unis (février) et 3,0% (mars) dans la zone euro).
Forte incertitude quant à l’évolution des prix
Actuellement, il existe une grande incertitude quant à l’issue de la guerre en Ukraine et à l’évolution des prix de l’énergie qui en découle, lesquels fluctuent fortement en fonction de l’actualité. Dans le scénario optimiste, le KOF part du principe que la valeur du pétrole se stabilisera à 100 dollars le baril et qu’aucune d’interruption de l’approvisionnement en gaz naturel n’aura lieu. Dans le scénario pessimiste, les pénuries d’approvisionnement se multiplient et les hausses des prix de l’énergie se renforcent nettement. En outre, la guerre en Ukraine devrait exercer une pression supplémentaire sur les coûts de certains produits alimentaires et matières premières.
L’inflation restera à un niveau élevé dans les mois à venir et ralentira vers la fin de l’année. Les goulots d’étranglement au niveau de la production et de l’approvisionnement devraient s’atténuer au cours de l’année. La bonne situation du marché du travail et la hausse des salaires nominaux ont pour conséquence que l’inflation sous-jacente de l’année prochaine excédera les dernières prévisions. Celles-ci sont revues nettement à la hausse. Le KOF prévoit désormais une inflation moyenne de 1,9% cette année et de 0,7% l’année prochaine. Dans le scénario pessimiste, l’inflation augmente encore davantage cette année, mais reviendra en 2023 dans une zone que la BNS assimile à une stabilité des prix.
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