L’économie est affaiblie, mais les entreprises prévoient une amélioration sous peu
L'indicateur de la situation des affaires du KOF pour l'économie privée suisse, calculé sur la base des enquêtes conjoncturelles du KOF, se refroidit une nouvelle fois en ce début d'année. La faible demande étrangère pèse en particulier sur l'économie d'exportation. Une lueur d'espoir se dessine toutefois à l'horizon : les entreprises sont nettement plus confiantes pour les six prochains mois que jusqu'à présent.
L'industrie manufacturière se plaint d'une faiblesse de la demande
L'indicateur de la situation des affaires prend des directions différentes selon les secteurs économiques. La situation des affaires évolue à nouveau de manière défavorable dans l'industrie manufacturière. Plus de la moitié des entreprises de ce secteur se plaignent actuellement d'une demande trop faible. La poursuite du renforcement du franc suisse est un facteur de pression potentiel. Toutefois, cette pression est loin d'être aussi forte que, par exemple, dans les premiers mois de 2015, suite à la suppression du taux plancher du franc par rapport à l'euro. En outre, les entreprises sont actuellement plus confiantes qu'à l'automne quant à leurs perspectives d'exportation.
Outre les entreprises de l'industrie manufacturière, le commerce de gros, l'hôtellerie-restauration ainsi que les prestataires de services financiers et d'assurance font état d'un ralentissement de leur situation commerciale plutôt bonne. La situation des affaires n'a guère évolué dans la construction, les études de projets et le commerce de détail. Dans les autres services, la situation des affaires s'améliore légèrement.
En ce qui concerne l'évolution attendue des affaires au cours des six prochains mois, les entreprises sont devenues plus confiantes. En particulier dans l'industrie manufacturière et chez les autres prestataires de services, les attentes sont plus positives qu'auparavant. Le commerce de gros s'est lui aussi quelque peu départi de son scepticisme. En revanche, le commerce de détail et les prestataires de services financiers et d'assurance sont devenus plus prudents.
Les entreprises prévoient une augmentation des salaires bruts de moins de 2 %
Même si les entreprises ont toujours l'intention de recruter du personnel supplémentaire, elles sont néanmoins nettement moins nombreuses à prévoir d'augmenter leurs effectifs qu'au début de l'année 2023. Néanmoins, les entreprises continuent de signaler des difficultés à trouver du personnel adéquat. Certes, les plaintes concernant le manque de personnel ne sont plus aussi répandues qu'au début de l'année 2023, mais la problématique ne s'est pas encore détendue en janvier dans aucun des secteurs économiques interrogés par rapport à l'automne 2023.
Les entreprises s'attendent à ce que les salaires bruts augmentent dès à présent légèrement moins que par le passé et ce jusqu'à l’année prochaine. Le recul à peine perceptible des attentes, de 1,9% d'augmentation salariale en octobre 2023 à 1,8% en janvier 2024, fait toutefois suite à une tendance à la baisse sur l'ensemble de l'année 2023. En janvier 2023, les entreprises s'attendaient à une augmentation de salaire de 2,3% pour la période d'un an qui s'annonçait alors.
Signaux de prix mitigés
En accord avec les attentes salariales légèrement revues à la baisse, les entreprises s'attendent à un renchérissement général plus faible que précédemment au cours des douze prochains mois. Le recul des attentes est ici plus prononcé que pour les salaires. En octobre, les entreprises prévoyaient une inflation de 2,4% pour les douze prochains mois. En janvier, elles s'attendaient à un taux d'inflation de 1,9% pour les douze mois suivants.
Les prévisions des entreprises concernant l'évolution des prix de leurs propres prestations ne correspondent toutefois pas à l'orientation de l'inflation attendue pour les prix généraux à la consommation. Les entreprises - et en particulier les autres services, l'industrie manufacturière et la construction - prévoient à nouveau plus souvent des augmentations de prix dans les calculs de leurs prix de vente que durant tout le deuxième semestre 2023. Ainsi, il n'est pas certain que la hausse des prix de la part des producteurs suisses s'atténue à court terme.
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