Les types idéaux des filières de formation professionnelle

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Malgré des objectifs commun, il existe dans le monde de grandes différences entre les filières de formation professionnelle. Jusqu’à présent, les points de repère qui permettraient une comparaison internationale des filières de formation professionnelle sont peu nombreux. Les approches théoriques et en même temps empiriquement applicables font notamment défaut.

Types idéaux de formations professionnelles
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Les typologies mettent de l’ordre dans la diversité

Les typologies sont une des méthodes les plus répandues dans les sciences sociales afin de mettre de l’ordre dans la diversité des objets d’analyse. À vrai dire, il existe peu d’approches sur la manière de constituer une typologie compréhensible et théoriquement fondée. Ladina Rageth et Ursula Renold ont donc développé une approche d’élaboration systématique de typologies fondée sur la théorie et l’ont appliquée à des filières de formation professionnelle. Elles soulignent en même temps que toute typologie présente également une exigence explicative. Il ne s’agit pas simplement de constituer des groupes de diverses filières ; les typologies doivent aussi contribuer à la compréhension d’un phénomène intéressant. En l’occurrence, il s’agit de l’intégration efficace des jeunes sur le marché de l’emploi.

Une typologie se construit sur la base d’au moins une dimension, utilisée pour la comparaison des différents objets d’étude. Concernant la typologie des filières de formation professionnelle, une dimension a été identifiée, susceptible de permettre de comprendre pour quelles raisons différents types de formation préparent plus ou moins bien les jeunes à l’entrée sur le marché du travail.

De l’importance du couplage entre système de formation et système d’emploi

La typologie de Ladina Rageth et d’Ursula Renold repose avant tout sur une forte base théorique et conceptuelle. La théorie sociologique des systèmes permet en même temps d’expliquer pour quelles raisons le couplage entre les acteurs du système éducatif et ceux du système d’emploi constituent un prérequis essentiel à l’aboutissement des filières de formation professionnelle. L’intensité de ce couplage détermine dans quelle mesure les filières de formation professionnelle satisfont aussi bien les besoins du système éducatif que ceux du marché de l’emploi. Ainsi, la formation professionnelle confère aux apprentis les qualifications nécessaires à une entrée directe dans la vie professionnelle et permettant, en même temps, un accès à un parcours de formation ultérieur. Cette double exigence est également ce qui distingue les filières de formation professionnelle d’une simple formation en entreprise, comme par exemple les programmes d’intégration sur le marché de l’emploi.

Le couplage des acteurs du système de formation et du système d’emploi constitue ainsi la dimension comparative de leur typologie. Pour identifier des types empiriques, Ladina Rageth et Ursula Renold ont approfondi l’analyse de cette dimension, jusqu’aux situations concrètes du processus de formation dans lesquelles on peut observer la coopération entre les deux types d’acteurs ainsi que leur compétence décisionnelle (voir à ce sujet les articles relatifs au KOF Education-Employment Linkage Index dans le bulletin du KOF n° 100 d’octobre 2016, ainsi que dans Die Volkswirtschaft 12/2016). En Suisse, par exemple, la formation professionnelle se fonde sur un couplage étroit des deux types d’acteurs dans toutes les phases du processus de formation, c’est-à-dire dans la définition, la mise en œuvre et l’actualisation du plan de formation.

Trois filières idéales de formation professionnelle

Avant l’élaboration de types réels empiriques, l’approche méthodologique implique la dérivation de type idéaux. Ces types se situent dans les extrêmes de la dimension comparative et ne se trouvent donc pas dans la réalité. Le premier type idéal englobe des filières de formation professionnelle dans lesquelles les deux types d’acteurs coopèrent dans toutes les phases du processus. En ce qui concerne le deuxième et le troisième type idéal, qui représentent le cas extrême opposé, c’est soit le système éducatif soit le système d’emploi qui a tout pouvoir. Tandis que les filières de formation professionnelle pilotée par le seul système éducatif ne réussissent pas à préparer les apprentis au marché du travail, les filières organisées par le seul système d’emploi ne peuvent leur offrir un accès à un parcours ultérieur dans le système éducatif.

Il est prévu d’utiliser ces types idéaux comme critère de comparaison pour les types réels empiriques. Il devrait ainsi être possible d’affirmer à quel niveau du processus de formation une plus forte intensité de couplage pourrait contribuer à améliorer l’intégration des jeunes sur le marché de l’emploi.

Ce projet est soutenu par la Fondation Gebert Rüf Stiftung.

Retrouvez ici le KOF Working Paper Nr. 432 «The Linkage Between the Education and Employment Systems: Ideal Types of Vocational Education and Training Programs» de external page Ursula Renold und Ladina Rageth.

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