Enquêtes conjoncturelles du KOF d'octobre 2020 : la situation des affaires se détend - l'influence des nouvelles mesures est incertaine

Tous les secteurs d’activité étudiés sortent de la crise au début de l'automne (voir tableau T 1). L'indicateur de la situation des affaires dans le commerce de détail a déjà dépassé en été son niveau d'avant la crise. C'est le seul secteur dans lequel la situation est aujourd'hui plus favorable qu'au début de l'année et aussi qu'en octobre de l'année précédente. L'indicateur des services financiers et assurantiels atteint presque le niveau d'avant la crise. Dans les autres secteurs étudiés - industrie de transformation, bâtiment, bureaux d’études, commerce de gros et autres services - la situation s'est également améliorée en octobre, mais reste nettement moins favorable qu'au début de l'année ou en octobre de l'année dernière. En outre, l'hôtellerie continue de sortir de la récession. Toutefois, l'écart par rapport à la situation des entreprises de l'année précédente y est encore particulièrement substantiel.

Au cours du mois d'octobre, la pandémie a davantage signalé son retour en Suisse. Cela a incité le Conseil fédéral à renforcer encore les mesures de protection. Il convient de se demander si les entreprises interrogées sont devenues plus pessimistes sur la situation des affaires au cours du mois. Cette tendance n’apparaît toutefois que dans le secteur du bâtiment. Cependant, suite au nouveau renforcement des mesures de protection du 28 octobre, seules quelques réponses aux enquêtes ont été reçues. Les derniers développements ne sont donc pas reflétés dans les résultats.

Attentes partiellement revues à la baisse au cours de la deuxième moitié du mois

Il est possible que l'aggravation de la situation influence les attentes des entreprises concernant l’évolution future - en particulier les attentes concernant la demande. Dans l'hôtellerie et - un secteur qui sera sans doute à nouveau fortement touché par la pandémie -, les perspectives de la demande ont déjà été jugées moins favorables qu'au trimestre précédent tout au long du mois. Dans l’industrie de transformation, les bureaux d’études, chez les autres prestataires de services, les grossistes et les prestataires de services financiers et assurantiels, les retardataires ont tendance à corriger à la baisse les prévisions relatives à la demande par rapport au mois précédent. Dans l'ensemble, donc, dans certains secteurs d’activité, les réponses fournies durant la seconde moitié du mois sont plus prudentes. Jusqu'à présent, cependant, les réponses ne laissent pas présager un effondrement comme au printemps (voir graphique G 9).

La situation de l’industrie de transformation s'améliore mais reste difficile

La situation des affaires dans l’industrie de transformation continue de se redresser, mais elle reste majoritairement défavorable. Le mécontentement concernant les carnets de commande reste élevé, même s’il s'est quelque peu atténué. L'activité de production et donc l'utilisation des capacités progressent légèrement. L'utilisation des capacités est encore bien inférieure à la normale. Toutefois, les entreprises s'attendent à ce que le processus d'assouplissement se poursuive : elles estiment que les possibilités d'exportation et les entrées de commandes devraient continuer à s'améliorer et elles ont l'intention d’accroître leur production. En conséquence, les réductions de personnel ne devraient plus être aussi fréquentes que les mois précédents.

Commerce de détail : les grandes entreprises en profitent

La situation des affaires dans le commerce de détail s'est améliorée en octobre. Elle bénéficie d’une appréciation plus favorable que jamais depuis 2014, les grandes entreprises en particulier faisant état d'une bonne situation. La situation des petites et moyennes entreprises n'est pas encore aussi bonne qu'avant la crise. Les grossistes se remettent peu à peu du choc lié à la pandémie. Dans l'ensemble, les ventes de marchandises par les entreprises de gros ne sont plus aussi loin des chiffres de l'année précédente qu'au trimestre précédent. Les prévisions concernant la demande pour les mois à venir se sont aussi légèrement améliorées.

Le secteur du bâtiment attend toujours la reprise

Dans les secteurs liés à la construction, le bâtiment et les bureaux d’études,, la situation des entreprises ne s'est pas encore totalement remise du marasme du printemps. Dans le secteur du bâtiment, cependant, l'insatisfaction diminue concernant les carnets de commandes et l'utilisation des capacités a augmenté. Toutefois, il est peu probable que la demande s'accélère réellement dans les mois à venir. Les bureaux d’études ne s'attendent pas non plus à un changement majeur de la demande dans un avenir proche.

L’hôtellerie face à un avenir incertain

La situation des affaires reste très mauvaise dans l'hôtellerie. Néanmoins, elle n'est pas aussi insatisfaisante en octobre qu'au cours des deux trimestres précédents, principalement en raison d'un net assouplissement de la situation dans les régions de montagne. En revanche, la situation ne s'est pas améliorée dans les grandes villes. Ce décalage entre les régions de montagne et les villes est évident dans les secteurs de la restauration et de l'hébergement. Au total, les établissements des régions de montagne enregistrent actuellement des chiffres de réservation similaires à ceux de l'année précédente, tandis que ceux des villes sont loin d'atteindre ce niveau. Les entreprises sont sceptiques quant à la poursuite de ce développement. Tant les restaurateurs que les hôteliers portent un jugement plus négatif qu’en été sur l'évolution de la demande.

Les banques s'attendent à une hausse des revenus

La situation des affaires s'améliore à nouveau dans le secteur des services financiers et assurantiels. Il est maintenant presque aussi bon qu'en février et donc qu'avant les turbulences des marchés financiers déclenchées par la pandémie. Le sous-groupe des banques fait état d'une plus forte augmentation de la demande de la part des clients privés et des entreprises du pays. Toutefois, comme les transactions avec les clients étrangers restent bloquées, ils s'attendent à ce que la demande globale progresse moins fortement dans un avenir proche.

Situation difficile dans le secteur des transports, de l'information et de la communication

La situation des affaires continue également de s'améliorer dans les autres services. Cependant, elle est encore loin d'être aussi bonne qu'avant la pandémie. En particulier, de nombreuses entreprises du sous-secteur des transports, de l'information et de la communication continuent de déplorer une situation médiocre. Cependant, ces entreprises et les prestataires de services économiques et personnels s'attendent unanimement à ce que la demande continue à s’accroître. Les entreprises n’entendent plus réduire leurs effectifs.